dimanche 14 septembre 2014

3 méthodes pédagogiques pour favoriser la motivation de vos participants en formation


Les pédagogies ludiques, les pédagogies participatives et l'animation non-directive des groupes : 3 méthodes éprouvées qui vont vous permettre de favoriser la motivation et l’engagement de vos apprenants et participants en formation.

La motivation, c’est un peu comme un plant de légume fraichement mis en terre : il ne servirait à rien de tirer dessus pour le faire pousser plus vite. Tout ce que l’on peut faire, c’est mettre en place les conditions pour favoriser sa croissance : préparer la terre, mettre les engrais, l’arroser…
Il en va de même avec la motivation de vos participants en formation, et c’est ce que j’ai tenté de faire passer comme message dans mon article de ce lundi : s’il est difficile (voire impossible) de motiver quelqu’un d’autre à sa place, il vous est toutefois possible, en tant que formateur, de favoriser la motivation de vos apprenants et de mettre en place les conditions nécessaires pour leur permettre de trouver eux-mêmes le sens qu’ils souhaitent donner à leur démarche.
Je vous propose de découvrir ici 3 méthodes pédagogiques qui pourraient bien vous aider à développer cet état d’esprit dans vos groupes de participants en formation :

1. Les pédagogies ludiques

Les pédagogies ludiques consistent simplement à… intégrer des jeux dans vos dispositifs de formation ! À notre époque, cela pourrait vous sembler banal et je vous comprends parfaitement. En effet, les meilleurs organismes de formation que je connaisse utilisent les jeux comme supports pédagogiques depuis de nombreuses années. Personnellement, lorsque j’animais mes premières formations il y a presque 10 ans, les jeux étaient déjà monnaie courante dans les dispositifs pédagogiques.
Et pourtant, vous seriez surpris de constater les à priori formulés actuellement par bon nombre d’entreprises à l’égard des jeux et dispositifs ludiques : «On ne vient quand même pas en formation pour jouer, on est là pour apprendre !»«À quoi ça sert de nous faire jouer, nous ne sommes plus des enfants»… j’en passe et des meilleures.
Ces remarques sont malheureusement fort réductrices. D’autant qu’il est maintenant scientifiquement prouvé depuis plusieurs années que le jeu constitue la source n°1 d’engagement et de motivation parmi les apprenants en formation. Que ce soit sous forme présentielle (comme les jeux de rôles ou les jeux-cadres d’entreprise) ou en ligne (comme lesSerious Games).
Par manque de temps et par souci de cohérence, je ne m’attarderai pas plus longtemps sur ce sujet pour l’instant. J’y reviendrai ultérieurement lors d’un prochain article.

2. Les pédagogies participatives

Sous le couvert des pédagogies participatives (appelées également pédagogies «actives» ou«interactives»), on entend généralement des séquences d’apprentissage permettant aux apprenants de coopérer et de collaborer, souvent dans le but de réaliser un objectif commun.
C’est le cas notamment des méthodes d’apprentissage coopératif, par résolution de problème et par projet : les apprenants sont invités à interagir et partager entre eux sur base d’un certain matériel pédagogique, et sont ensuite amenés à produire un résultat concret (une synthèse de leurs apprentissages, un rapport, ou encore un produit nouveau). Je vous invite à (re)lire un article que j’avais déjà rédigé et qui aborde quelques-uns de ces principes.
Tout comme les jeux, les recherches ont également permis de mettre en évidence les bénéfices de ces pédagogies «actives» sur la motivation des apprenants en formation. Pour résumer les 2 premiers points de cet article, on peut dire que : OUI, on apprend mieux en jouant, et OUI, on apprend mieux en travaillant en groupe !
Notez que les principes qui sous-tendent ces pédagogies participatives avaient déjà commencé à être répandus au début… du 20ème siècle (par des pédagogues tels que Freinet et Decroly).
Eh oui ! On y vient tout doucement ;-)

3. L’animation non-directive des groupes

Si l’animation non-directive des groupes n’est pas à proprement parler une «méthode pédagogique», elle mérite, à mon sens, de figurer sur ce podium. Pourquoi cela ? Parce qu’elle permet au formateur ou à l’animateur de mettre en place les conditions favorables à une dynamique de groupe positive… et donc indirectement à favoriser l’engagement des participants.
La non-directivité (ou «approche centrée sur la personne») a été mise au point dans les années 1960 par le psychologue Carl Rogers, à l’origine du courant humaniste. D’abord utilisée comme méthode psychothérapeutique et de coaching, elle fait progressivement son apparition dans l’animation, avec comme leitmotiv : favoriser au maximum les initiatives et l’autorégulation du groupe et des échanges entre participants.
Le formateur adopte dès lors une posture d’animateur (et de facilitateur) et n’intervient que pour réguler les partages et échanges entre participants. Il n’intervient que très peu (voire pas du tout) sur le fonds de ceux-ci. Ce qui permet aux participants de trouver eux-mêmes et entre eux les solutions aux problèmes/questions qui se posent (et qu’ils se posent).
Dit de manière théorique, cela ne vous parle peut-être pas beaucoup, à moins que vous n’ayez déjà vécu ce type d’expérience. Il est vrai que, à moins de vivre une animation non-directive, il est difficile de la comprendre et d’en sentir les effets concrets.
Couplée à des formes de pédagogies ludiques et participatives, je suis pourtant intimement convaincu – pour l’avoir vécu et expérimenté – que l’animation non-directive des groupes peut constituer un pilier fondamental dans les dispositifs de formation.

Rien de neuf à l’horizon ?

Bien que ces méthodes soient scientifiquement éprouvées depuis des années, je constate queles méthodes évoquées ci-dessus ont encore énormément de mal à percer dans le monde de la formation en entreprise.
Très souvent, on se contente de donner des «cours», de transmettre une «matière». Les formateurs en entreprise sont généralement mis dans une posture de «prof» face à des «élèves». Il est rarement donné l’occasion aux participants de s’approprier eux-mêmes le contenu en leur permettant de vivre une véritable expérience pédagogique.
Ceci n’est nullement un jugement ou une condamnation de ma part, il s’agit juste d’un constat : bien souvent, certains formateurs en entreprise n’ont pas d’expérience ou de bagage pédagogique à proprement parler. Les contraintes de timing et de budget ne leur permettent ni de développer leurs compétences comme ils le souhaiteraient, ni de consacrer plus de temps que nécessaire pour concevoir leurs projets de formations.
À l’heure où de plus en plus d’entreprises tentent d’internaliser leurs formations, je souhaite vivement que cet état d’esprit puisse évoluer de manière positive !

Voici ce que je vous invite à faire dès maintenant :

  • Si vous êtes convaincu que les méthodes pédagogiques ludiques et interactives peuvent constituer un réel «plus» pour vos formations, mais que vous ne disposez pas encore suffisamment de compétences dans ce domaine, harcelez votre DRH ou responsable formation pour que vous puissiez suivre une formation de formateur dans ce domaine !
  • Si vous n’êtes pas convaincu ou si vous hésitez à intégrer ces méthodes, faites le test : un groupe en pédagogie «classique» et un groupe en pédagogie «active». Ou un groupe «avec jeux», et un autre «sans jeux»Constatez la différence de participation et d’engagement par vous-même !
  • Si vous avez déjà intégré ce type de méthodes dans vos formations, n’hésitez pas à faire part de vos retours d’expérience dans les commentaires ci-dessous et à formuler vos propres conseils aux formateurs qui hésitent encore à franchir le cap.

À vous de… jouer !


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